Par JP Robert Vandenbegine, le président du comité de compétition de ‘ACVL
Dans l’article précédent (La compétition a-t-elle changé ma façon de voler en cross ?), j’évoquais les avantages de la pratique de vol en groupe, je vais donc aborder ici la question des instruments et montrer comment au travers de la compétition, j’ai été forcé d’apprendre et de maîtriser certaines fonctionnalités. Un bon pilote avec une bonne aile sera moins performant en vol s’il ne maîtrise pas ses instruments.
Pour des raisons de sécurité évidente, l’idéal est de pouvoir partager sa position en temps réel, ce qui nous amène naturellement à la question des instruments.
Ces dernières années, je n’ai eu aucune manche de compétition sans devoir embarquer au moins un « life tracker ». La distribution des « life trackers » avant de décoller permet de comptabiliser les pilotes qui ont décidé de se mettre en l’air (« sign-to-fly », soit une notification indiquant que le pilote compte décoller) et que donc à la fin de la journée, il faut les compter dans les pilotes manquant à l’appel si leurs traceurs ne sont pas rapportés aux organisateurs à temps. Ces traceurs s’appuient sur deux technologies; celle qui utilise le réseau cellulaire au moyen d’une carte SIM insérée dans un dispositif dédié ou plus couramment au moyen d’une application installée sur un téléphone cellulaire. La deuxième technologie est celle qui envoie les données via un relais satellite. Les deux types de traceurs sont complémentaires et je ne me prive pas d’utiliser les deux systèmes en même temps. Évidemment, la vertu première du traceur est de permettre de suivre l’évolution des pilotes en temps réel et de pouvoir les secourir en cas de besoin. Certains traceurs envoient des informations tellement précises que les organisateurs peuvent voir en temps réel si un pilote est en descente rapide ou anormale, comme lors du déploiement d’un parachute de secours. Enfin, le traceur permet d’éviter dans certains cas de devoir faire la file au PC course pour télécharger sa trace du jour, puisque la trace est enregistrée en direct.
Un autre instrument essentiel à la sécurité est la radio, qui doit s’utiliser dans le respect des règles locales, qui peuvent varier fortement d’un pays à l’autre.
Enfin, s’il est bien un instrument souvent sous-exploité et mal maîtrisé dont j’ai un usage intensif en compétition et en vol récréatif, c’est mon alti-vario gps. Cet instrument sophistiqué permet d’optimiser ses régimes de vols, donne des indications en temps réel sur la possibilité de triangles, indique la dérive due aux vents ou aux brises, la distance au prochain point de contournement, il calcule la finesse instantanée et la finesse moyenne sur une durée de temps définie, montre la hauteur sol, tient compte des reliefs pour calculer l’altitude requise pour atteindre l’atterrissage, et surtout il permet de naviguer dans les espaces aériens en respectant les zone qui nous sont interdites et les limites horizontales à ne pas dépasser. Il donne des indications visuelles et lance des alarmes sonores. Je connais malheureusement beaucoup d’exemples de pilotes qui ont vu leur vol invalidé par une infraction -parfois minime- aux espaces aériens, que ce soit en compétition, mais aussi en vol loisir ou pire même, pour des vols records qui ne seront jamais publiés et jamais reconnus par la communauté.
A part ma radio, tous les autres instruments sont doublés pour permettre la redondance et pour encore plus de fiabilité j’embarque une batterie externe et le câblage nécessaire pour permettre la recharge en l’air ou une fois posé.